89. Giuseppe de Nittis

Entre 1871 et 1872, le peintre italien Giuseppe de Nittis se fit le chroniqueur passionné du Vésuve et de la « beauté sauvage »¹ de ses paysages. Pendant près d’un an, il effectua quotidiennement le trajet de six heures aller-retour pour atteindre le sommet. Il y exécuta un ensemble d’environ soixante-dix études à l’huile sur panneau. Peignant avec une grande économie de moyens, De Nittis tirait profit de la couleur et du grain du bois non préparé, et réalisait ainsi des œuvres audacieuses frôlant parfois l’abstraction. Il offre ici presque un gros plan sur les coulées de lave solidifiées, les roches et les panaches de fumée blanche, et seule une mince bande de ciel bleu confère à la composition un semblant de perspective. L’œuvre présente un caractère instantané qui trahit l’influence de la photographie contemporaine.