L’installation électrique et la protection anti-incendie ont été remises à neuf. L’éclairage a été remplacé par une nouvelle génération d’ampoules LED, dont le rendu est proche de la lumière naturelle. De surcroît, cette source de lumière dissimulée dans le plafond évite d’avoir des spots suspendus peu attrayants – la malédiction de tous les bâtiments anciens rénovés ces dernières décennies. Des lustres d’époque ont été acquis pour donner à chaque pièce une atmosphère propre, y compris en matière d’éclairage. Dans le bureau de l’assistante du directeur, surplombant la cour, la mezzanine datant des années 1960 a été enlevée. La pièce a retrouvé sa hauteur d’origine, ce qui augmente considérablement l’effet de volume. Le parquet du XVIIIe siècle, jusqu’alors camouflé sous la moquette, a également recouvré sa splendeur d’antan.
Le grand salon a maintenant l’apparence d’une pièce de style Empire, mais au sens gustavien, avec des accents scandinaves et des murs d’un bleu radieux. Les pilastres aux couleurs bigarrées ajoutées au début du XXe siècle ont été conservées pour rythmer la surface du mur, mais peintes dans le même bleu pour atténuer leur présence.

Le lambris de la salle à manger a été remplacé par un ensemble en chêne massif pourvu d’une moulure conforme à celle des portes anciennes du grand salon et du vestibule adjacents. Nous espérons que ces améliorations apportées à notre maison créent un cadre plus séduisant pour nos visiteurs et stimulant pour le personnel. La rédaction d’Elle Décoration a été si enthousiasmée du résultat qu’elle a décidé de consacrer un dossier spécial à l’aménagement de l’hôtel Turgot dans son numéro de novembre.

Les visites guidées du samedi ont repris depuis septembre. Chacun peut s’y inscrire via notre nouveau site Internet, sur lequel vous lisez la présente lettre d’information. Celui-ci a été conçu pour faciliter votre navigation et la rendre plus agréable. D’ici quelque temps, vous pourrez aussi y consulter, d’abord en partie, puis en totalité, les œuvres de la collection de la Fondation Custodia.
L’atelier de restauration a été agrandi, rénové et mis aux normes actuelles. Nous accueillons régulièrement des stagiaires qui souhaitent se spécialiser dans la restauration des œuvres sur papier. Ils bénéficieront dorénavant de conditions de travail optimales, sous la conduite de notre restauratrice Corinne Letessier, qui a été très étroitement impliquée dans les décisions touchant au nouvel aménagement. Les espaces qui, par le passé, du fait d’éléments encastrés et de limitations techniques, ne pouvaient pas être pleinement mis à profit, ont gagné une clarté décisive. Enfin, fait notable, la lumière du jour, indispensable pour bien travailler, a fait également son entrée dans cet atelier situé au sous-sol.
Les employés de la Fondation Custodia – dont 22 salariés permanents – mesurent leur chance de pouvoir mettre en œuvre ces améliorations et réaliser notre mission avec tous les moyens nécessaires, grâce à la providence du couple Frits et To Lugt-Klever, les fondateurs de l’institution. Pendant ces années de travaux dans les deux bâtiments gérés et utilisés par la Fondation Custodia, dont deux étages sont loués à la Terra Foundation for American Art et à l’Atelier Néerlandais, il ne s’est pratiquement pas passé un jour sans que ce sentiment de gratitude n’ait trouvé à s’exprimer. Toujours constructif, le conseil de la Fondation joue un rôle clé à cet égard. Qu’il trouve une nouvelle fois ici l’expression de notre profonde reconnaissance.

La Fondation Custodia n’est pas encore totalement quitte du bruit des perceuses et des marteaux. Certains espaces de bureaux et le cinquième étage de l’hôtel Lévis-Mirepoix, qui abrite une grande partie de la réserve de livres, vont encore être rénovés ces prochains mois. Les travaux faciliteront grandement le fonctionnement de la bibliothèque, bien qu’ils entravent quelque peu le service dans les mois à venir. Nous tâchons de remédier à ces difficultés avec la flexibilité requise, mais remercions les utilisateurs pour leur patience si certaines publications et revues ne peuvent être momentanément consultées. Les rénovations seront terminées d’ici la fin de l’année.
En 2019, ce sera au tour du pavement de la cour d’être remplacé et au système d’évacuation de l’eau d’être amélioré. C’est une chance magnifique que de pouvoir travailler dans un cadre historique et bien entretenu, mais elle exige de la vigilance et des soins constants.
Dernier point, mais pas le moindre, la porte rouge tomate de la rue de Lille – une vigoureuse note de couleur qui tranche avec les dominantes grise, gris bleu et verte qui habillent les portes cochères du 7e arrondissement – vient d’être repeinte. Les visiteurs auront l’occasion de l’admirer lors de leur venue à l’exposition Vagues de renouveau, qui présente un superbe choix d’estampes japonaises réalisées entre 1900 et 1960.

Après les récentes expositions Georges Michel. Le Paysage sublime et Le Rêve américain : du pop art à nos jours, Vagues de renouveau est le prochain relais de ce marathon.

Musée Pouchkine, Moscou
Suivront au printemps 2019 une exceptionnelle présentation de la collection graphique du Musée Pouchkine, Cinq cents ans de dessins de maîtres, avec des feuilles rarement ou jamais exposées dans les pays occidentaux, puis à l’horizon de l’été, l’exposition Une réunion de famille consacrée aux grands portraits de famille peints par Frans Hals, une exposition sur Willem Bastiaan Tholen (1860-1931), un peintre impressionniste néerlandais, et enfin une magnifique rétrospective consacrée aux estampes, dessins et aquarelles de l’artiste suisse Gérard de Palézieux (1919-2012). Ce riche programme est organisé en partenariat avec le Monastère de Brou à Bourg-en-Bresse, le British Museum à Londres, la Terra Foundation for American Art, le Musée Nihon no Hanga à Amsterdam, le Musée Pouchkine à Moscou, le Toledo Museum of Art, Ohio, les Musées royaux de Belgique, nos amis du Dordrechts Museum et du musée Jenisch à Vevey, en Suisse. Il reviendra aux visiteurs du 121 rue de Lille de cueillir le fruit de toutes ces collaborations. Nous souhaitons leur montrer ce en quoi nous croyons, les surprendre et approfondir leurs connaissances sur les œuvres. Continuez à nous suivre, car le fait de regarder des œuvres d’art et de connaître les créations artistiques d’hier et d’aujourd’hui, assouvit notre curiosité, enrichit considérablement notre existence et nous rend plus heureux. C’était du moins l’avis de nos fondateurs et nous nous y rangeons totalement.
Ger Luijten
Directeur