Accueil Catalogues en ligne Sur le motif. Peindre en plein air 1780-1870 128. Charles Nègre (Grasse 1820 – 1880 Grasse) Vue nocturne depuis le quai du Louvre à Paris, vers 1850 Essentiellement connu en tant que photographe, Charles Nègre fut, de fait, l’un des pionniers dans ce domaine et il fait figure de précurseur de la photographie de rue. Évoquant des clichés qu’il avait réalisés dans le sud de la France en août 1852, Nègre écrivait : « Peintre moi-même, j’ai travaillé pour les peintres [...]. Partout où j’ai pu me dispenser de faire de la précision architecturale, j’ai fait du pittoresque ; je sacrifiais alors, s’il le fallait, quelques détails en faveur d’un effet imposant […] »1. Cette remarquable étude atmosphérique témoigne de la sensibilité picturale de l’artiste. Les silhouettes du pont du Carrousel et du Louvre, fondues en une masse sombre percées par les seules taches jaunes des lampadaires, se détachent sur un fond de ciel aux nuages embrasés de rouges et de violets. L’atelier de Nègre se trouvait non loin sur l’île Saint-Louis, au 21, quai de Bourbon. L’absence de vernis rend plus évidente encore la sécheresse de la facture. L’œuvre fait partie d’un ensemble longtemps conservé dans la famille de l’artiste avant de passer sur le marché de l’art en 2014, en même temps qu’une autre étude peinte depuis un emplacement quasi identique au coucher du soleil. 1Charles Nègre, cité par François Heilbrun, Charles Nègre photographe, Paris, 1980, pp. 352-354.
Essentiellement connu en tant que photographe, Charles Nègre fut, de fait, l’un des pionniers dans ce domaine et il fait figure de précurseur de la photographie de rue. Évoquant des clichés qu’il avait réalisés dans le sud de la France en août 1852, Nègre écrivait : « Peintre moi-même, j’ai travaillé pour les peintres [...]. Partout où j’ai pu me dispenser de faire de la précision architecturale, j’ai fait du pittoresque ; je sacrifiais alors, s’il le fallait, quelques détails en faveur d’un effet imposant […] »1. Cette remarquable étude atmosphérique témoigne de la sensibilité picturale de l’artiste. Les silhouettes du pont du Carrousel et du Louvre, fondues en une masse sombre percées par les seules taches jaunes des lampadaires, se détachent sur un fond de ciel aux nuages embrasés de rouges et de violets. L’atelier de Nègre se trouvait non loin sur l’île Saint-Louis, au 21, quai de Bourbon. L’absence de vernis rend plus évidente encore la sécheresse de la facture. L’œuvre fait partie d’un ensemble longtemps conservé dans la famille de l’artiste avant de passer sur le marché de l’art en 2014, en même temps qu’une autre étude peinte depuis un emplacement quasi identique au coucher du soleil. 1Charles Nègre, cité par François Heilbrun, Charles Nègre photographe, Paris, 1980, pp. 352-354.